Selon vous, quel est le principal défi en matière de politique de santé de ces prochaines années ?

Dr Mauro Walter Gusmini - Il y en a plusieurs, mais le plus pointu reste sans doute la gestion des modifications démographiques tel le vieillissement de la population et ses conséquences sur les coûts. Les études dans ce domaine montrent que le recours aux soins augmente de façon importante au cours de la dernière année d’existence. Est-ce un réel plus pour les patients et leur entourage ? Sera-t-il encore judicieux d’entreprendre tout ce qui est médicalement possible dans toutes les situations ? Peut-être est-ce le moment d’admettre que le vieillissement et la mort sont deux choses inéluctables faisant intégralement partie de la vie et de notre profession.

 

Quels impacts auront les technologies sur le futur de la profession ?

Un impact très important, tant du point de vue diagnostique que thérapeutique et très certainement même au niveau du suivi des patients. En effet, l’avènement du dossier informatisé ou de l’échange de données numérisées entre les différents partenaires de soins sera, à mon avis, un gage de qualité de la prise en charge. Ceci dit, la technologie doit aller de pair avec l’humain. Nous ne devrons pas oublier que la relation thérapeutique doit rester au centre de la prise en soins des patients. Nous devrons nous efforcer de garder et de défendre la richesse que constitue la relation médecin-malade.

 

Quel conseil donneriez-vous à un jeune médecin ?

Je ne me sens pas la légitimité de donner quelque conseil que ce soit ! A la rigueur, un constat après vingt ans de pratique de médecine générale : malgré toutes les pressions que notre profession subit, elle reste un maillon fort du système de santé publique. Le meilleur marqueur de cette affirmation est l’échange que nous avons avec nos patients et leur fidélité. La médecine doit rester une science humaine, je dirais même humaniste.